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Portrait de Marie QUERU (82e) - Fondatrice de l'Arrangeuse
L’Écologie d’intérieur®, qu'est ce que c'est ? Découvrez le portrait de Marie QUERU (82e), Fondatrice de l'Arrangeuse, société de conseil qui accompagne les particuliers, les entreprises et les marques dans l’organisation de leurs espaces via le rapport à l'objet, qu'il soit tangible ou intangible. Elle leur propose ainsi d’expérimenter l’Écologie d’intérieur® pour mieux vivre et travailler.
#1 Raconte-nous ton parcours : la vie à l’école de PURPAN, l’obtention de ton diplôme en 2003 et tes premières expériences professionnelles !
La première chose que j'ai envie de dire, pour faire la blague, mais je pense qu'à l'époque j’étais un ovni pour la plupart des gens. Je venais d'un univers très parisien, de la fac et j’étais donc déjà bien plus âgée que les autres étudiants. J'avais un objectif très clair à l'époque, j’étais vraiment très studieuse, et ce que je voulais, c’est devenir paléo-anthropologue. Pour moi, il n'était pas question de rigoler ou de flâner. Alors, que d’une certaine façon, quand on arrive en école d'ingénieurs, on passe beaucoup de temps à faire la fête, et moi ce n'était pas vraiment mon objectif, j'étais très déterminée sur mon but d'avoir une très bonne moyenne pour pouvoir intégrer une formation en paléontologie. C’est pour ça que je n'ai jamais vraiment participé aux soirées étudiantes, j’avais même d’ailleurs pas mal d’étudiants qui me disaient “Mais marie, on ne te voit pas assez aux soirées, ce ne va pas du tout !” J’étais vraiment dans mon univers avec uniquement cet objectif professionnel que j’avais en tête.
En première année supérieure d’étude, je suis partie à l’université LAVAL au Québec, pour étudier la paléoanthropologie, plus exactement l'anthropologie évolutive. En France, ce n’était pas possible de faire ça. En arrivant là-bas, il fallait choisir deux spécialités, et c’est là-bas que j’ai commencé à m'intéresser aux comportements du consommateur en choisissant cette spécialité dans ma formation. C’est vraiment là,, sans forcément le savoir sur le moment, qu'à commencé l'Arrangeuse.
En 2003 j’ai obtenu mon diplôme à l’École de PURPAN, et grâce à une professeure, Massilia Théodore Roux, une professeur en physiologie végétal et animal, avec qui j’ai effectué un stage à l’INRA que j’ai pu obtenir un rendez-vous avec Yves POPPINS. C’était dans le but de lui expliquer mon objectif de faire carrière dans l'anthropologie. La conclusion de cet échange et de nombreuses autres rencontres avec des chercheurs en anthropologie, aura été de me dire que ce sujet me passionne, mais ne me conviendra pas en termes de caractère. Une triste révélation pour moi.
Alors, contre toute attente et sans trop d’espoir, j’ai décidé au dernier moment de m’inscrire à l’ESSEC en 3e cycle de marketing, après PURPAN pour faire un dernier cycle en marketing. Et c’est justement en entrant à l’ESSEC que j’ai également croisé l’ancien directeur de PURPAN, devenu par la suite directeur de l’ESSEC, une sacré coïncidence. J’ai ensuite décidé à ce moment de faire carrière dans le marketing, et je suis partie en agence de design avec pour missions de s’occuper de faire l’interface entre les clients et les directeurs artistiques de l’agence pour la création des identités par exemple. De là, je suis partie en cabinet de conseil en stratégie de marque, en aidant les marques à se positionner sur le marché. J’ai commencé à vraiment observer de très près les comportements des consommateurs, à trouver un vrai problème de sens, et à être dans un univers d'abondance qui ne me correspondait pas du tout.
Je trouvais que les grandes entreprises se posaient constamment la question à l’envers, en trouvant des besoins dont les consommateurs n’avaient pas besoin, et à vouloir toujours créer une nouvelle demande. Cette conviction s’est véritablement forgée au fil de mes expériences professionnelles, en étant au cœur de ce fonctionnement et en observant la création des besoins chez les consommateurs.
#2 Tu es experte en transition des modes de vie et créatrice de l’Écologie d’intérieur. Dis-nous en plus.
Le principe de l’écologie d'intérieur c’est d’interroger notre rapport à l’objet dans notre environnement, et de réduire l’impact négatif que les objets ont sur notre épanouissement. L’idée c’est de rétablir l’équilibre entre cette relation tripartite qui est nos objets - notre environnement et nous. Ce qui est intéressant, c'est de voir l'environnement au sens large et de voir aussi les objets au sens large, c'est-à-dire que quand je dis le mot “objet”, je ne fais pas que référence aux objets qui peuplent nos maisons, nos bureaux et qui sont des objets tangibles. Mais, de la même façon que nos maisons, nos placards ou nos bureaux sont saturés, nos esprits, nos emplois du temps sont pleins à craquer en s’imposant des réunions, des relations dont on a pas nécessairement besoin et qui nous “polluent”. L’idée, c’est donc d'analyser ça avec la philosophie de l'essentiel, c’est le principe même de l'écologie intérieure, lutter contre ce que j'appelle les 3 formes de pollution : la pollution visuelle, la pollution mentale, et la pollution environnementale.
La pollution visuelle c'est la pollution des espaces, la pollution physique au niveau de nos esprit, et la pollution environnementale qui est induite par nos modes de vie de consommation. En revenant à l’équilibre, en comprenant que les objets ne sont pas une forme de plaisir uniquement, mais aussi des objets de pollution et qui nous nuisent. J’accompagne donc les entreprises et les particuliers sur cette prise de conscience, pour les amener à se dire que leur façon de consommer n’est pas forcément la bonne, que cela les polluent plus qu'autres choses, et ainsi de prendre un chemin vers plus de sobriété et surtout une sobriété plus épanouissante. Partir de l'individu, lui donner les clés pour qu’il initie ensuite lui-même sa propre transition, et trouver du plaisir dans ce qui est habituellement vécu comme une contrainte. Accompagner sur une transition, c’est proposer un moyen de passer à l'action, mais pour cela il faut une prise de conscience, et grâce à cette prise de conscience j’offre un moyen de commencer la transition.
#3 La mission de l’Arrangeuse : promouvoir l’écologie d’intérieur et de participer à la transition des modes de vie. Comment t’est venue ce concept ?
J’ai vraiment l'habitude de dire que je suis tombée dans la marmite quand j'étais petite, c'est à dire que cette façon de vivre à toujours été très naturelle pour moi, être extrêmement ordonnée, extrêmement organisée. Et c’est ce don naturel pour l'ordre et l'organisation qui m'a amené assez vite à tout ça. Je n’ai jamais trop réussi à comprendre, mais j’ai toujours eu moins d'objets que mon entourage, comme ma famille ou les amis. Je réalisais souvent des inventaires dans ma vie avec cette question “est-ce que cet objet à encore sa place dans ma vie ?” J’ai toujours fait ça uniquement pour moi, la ou pour les autres c’était une corvée, pour moi c’était une source de plaisir. Et c’est véritablement pendant les confinements que j’ai compris que j’étais pas juste une névrosée de l’ordre, mais que c’était une vrai compétence, et c’est à ce moment là que les personnes ont commencé à m’appeler à l’aide. Ce discours, 10 ans en arrière il n’aurait pas été écouté, et aujourd’hui les personnes sont à la recherche de solution, d’écoute et de changement. Nous sommes dans une société qui nous a appris à consommer, à ne pas gérer l'opposition et à être dans une forme de sobriété au niveau individuel et collectif. J'apporte une solution à ça, et je sens un alignement très fort et j’en suis très fière.
#4 Tu es conférencière et auteure du livre "L'écologie d'intérieur - vivre mieux avec moins », et également régulièrement présentée dans de nombreux grands magazines comme ELLE Magazine ou Madame Figaro. Tu t’attendais à un tel succès en te lançant dans l’aventure entrepreneuriale ?
Je ne sais pas si on peut parler de succès, mais ce qui est certain c’est qu’il y a un intérêt grandissant. On nous a fait longtemps croire que le bonheur c'est d'avoir, alors on accumule et on accumule et on sait pas comment faire autrement. Quand j’accompagne des clients, se séparer d'un objet c'est tellement dur pour eux, ils ont l'impression de presque perdre quelqu’un. Et c’est là ou je suis intimement persuadé que pour faire une transition et opérer un changement efficace, il faut que la personne obtienne du plaisir à changer son environnement. Ma mission, c’est de montrer que le naturel est désirable et que la sobriété est inspirante. Arrêter d'associer écologie et sobriété à une punition, c’est mon combat, et prouver que la transition des modes de vie est une bonne nouvelle pour son épanouissement personnel comme collectif.
Je reste persuadée, que peu importe son niveau de vie ou sa classe sociale, nous avons tous un problème avec notre rapport à l’objet. La sobriété n'est pas naturelle chez les êtres vivants. L'être vivant par définition, par instinct de survie, il cherche le plus, il cherche à accumuler soit les denrées, les objets, les conquêtes.. C’est pour cela qu'aujourd'hui les personnes se rencontrent et sont en accord avec ce que je propose, parce qu’ils sont malheureux avec cette surabondance d'objets. L’action est en sois simple, il faut organiser et trier. L'impact est si grand, on gagne en argent, en temps et en organisation. C’est un procédé en plusieurs étapes qui permet de travailler la prise de conscience et de donner envie aux individus de changer naturellement leur façon de vivre et d’être dans ce schéma de recherche de quelque chose de “beau, pratique et durable”. Je considère par exemple que j’ai vraiment réussie quand j’ai par exemple une cliente, qui accumule et achète en quantité depuis toujours, et qui me contacte et me dit qu’elle a décidé de ne rien acheter au black friday suite à nos coachings.
#5 Quels sont les prochains projets de développement pour toi et pour l’Arrangeuse ?
Mon aventure entrepreneurial est récente, je suis entrepreneuse depuis le premier septembre de 2022, mais dans l’idée j’aimerais réussir à structurer l'Arrangeuse. Donc par exemple réussir à générer des programmes de formation en ligne qui permettent d'accompagner de façon digitale et hybride les particuliers dans leur transformation, développer un label qui soit le label de l'écologie intérieure, c'est à dire que dès lors qu'il y a un produit, une marque, ou un hôtel qui est beau, pratique et durable, qu’il puisse recevoir ce label. J'aimerais également franchiser ou encore développer du Conseil aux entreprises pour créer des produits beaux, pratiques et durables. J'ai plein d'idées, mais je veux continuer à participer aux changements. J’aimerais que lorsque l’on parle de transition, je sois la référence, avoir de l’impact et réussir à transformer un maximum de personnes et montrer que l’écologie d’intérieur n’apportent que des bénéfices.



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