Portrait de Mathilde Schoemaker (102e) et Brune Lebet (102e) pour le projet "Gueules de Paysans"

14 décembre 2022 Témoignages ingénieurs

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Aujourd’hui, nous sommes trois à être investie dans le projet Gueules de Paysans :

Brune Lebet et Mathilde Schoemaker (102e), toutes les deux en cinquième année à l’école d’ingénieurs de Purpan et Amanda Meunier en école de cinéma de Toulouse.

#1 Racontez-nous votre parcours : comment vous êtes arrivés de l’école de PURPAN à la création de « Gueules de paysans » ?

En réalité pendant le confinement, nous sommes Brune et moi-même rentrées suivre les cours à distance chez nous dans le Gers. On a pu partager le quotidien de nos proches agriculteurs, ça a fait comme un retour à la réalité. Puis il y a eu la semaine de l’agriculture pour compenser l’annulation du salon. Plusieurs reportages ont été transmis à la TV, dont notamment “Nous, paysans”. Je l’ai trouvé très bien fait, car, en le visionnant, on comprenait à quel point l’agriculture et l’histoire sont liées. Finalement, toutes les grandes directives agricoles ont été dictées par des besoins et des décisions politiques et non par les choix des agriculteurs eux-mêmes. Que souvent, on montre du doigt les acteurs du monde agricole sans réfléchir derrière à pourquoi ils font telles ou telles pratiques. J’ai directement appelé Brune à la fin du reportage en lui disant qu’on devait faire quelque chose. On devait sensibiliser le grand public. Qu’on ne pouvait pas être de futures ingénieures agro sans jouer notre rôle, à notre échelle.

#2 Vous avez vraiment pour but de redorer l’image de nos paysans du Sud-ouest à leur juste valeur, alors parlez-nous de votre façon de faire ensemble pour y arriver.

Une fois que l’idée a émergé, on a réfléchi de quelle manière sensibiliser la population lambda au monde agricole. On ne s’est pas senti légitime de parler à leur place puis, finalement, ce sont les mieux placés pour parler d’eux-mêmes.
Alors on a créé une page sur les réseaux sociaux et on a simplement fait “un appel à la parole”. On ne pensait pas que ça marcherait, mais finalement des dizaines d'agriculteurs(trices) ont répondu.

Ce qu’on fait est très simple finalement, on se rend sur place, on échange et on observe. On prend des notes sur ce que les agriculteurs souhaitent nous transmettre.

Ensuite, on filme leur ferme, leur élevage, leur production et on leur pose deux questions fétiches : “Pour vous, qu’est-ce que le métier d’agriculteur” et “Quel message souhaitez-vous faire passer”. On touche-à-tout, mais chacune à son domaine de prédilection. Brune est la plus proche du terrain alors elle gère souvent la discussion, Mathilde le texte et Amanda les photos/vidéos.

#3 Vous êtes en collaboration avec Sucrine Club, une application qui met en relation + de 900 adresses ou acheter des produits locaux et « Parlons Ferme », l’association qui regroupe des agriculteurs passionnés souhaitant partager avec les Français les pratiques du monde agricole. En quoi consistent ces deux partenariats ?

En fait, Mathilde fait son alternance chez Sucrine Club. Sucrine Club et Gueules de paysans partagent une valeur commune : la mise en avant du monde agricole. Ce partenariat est symbolique et a pour but de donner de la visibilité aux deux projets.

#4 Qu’est-ce que vous diriez à un étudiant qui veut se lancer et monter son propre projet pour sensibiliser sur les enjeux actuels ?

On lui dirait simplement de se lancer et d’essayer. Que chaque projet peut avoir son impact et que quand c’est un sujet qui nous tient à cœur, c’est important de le défendre, et de le faire avec le cœur. On sait qu’on ne changera pas l’image du monde agricole, mais on apprend tellement de ces échanges et on est tellement heureuse de pouvoir partager des moments privilégiés avec les agriculteurs que ça suffit pour nous faire continuer.

Merci beaucoup en tout cas à Gwenaelle et Lisa de nous avoir donné la parole pour parler de notre projet.